POUR PUBLIC PASSIONNÉ PAR LES VIEILLES PIERRES

VISITE EXTÉRIEURE
MANOIR de la BEUNÈCHE

CONSTRUIT EN 1569 (datation par dendrochronologie)
– CLASSÉ MONUMENT HISTORIQUE EN 1949

OUVERT AU PUBLIC UNIQUEMENT du 15 JUILLET au 15 SEPTEMBRE + JOURNÉE DU PATRIMOINE

« PROPRIÉTÉ PRIVÉE »

LIEU FAMILIAL DEPUIS 7 GÉNÉRATIONS

UN PEU D'HISTOIRE...

par Hélène Renaudin

Les premières traces écrites remontent au XIIè siècle
Établi sur l’antique chemin d’Etival à Parigné, le nom de la « Bunayche » apparaît dès le XII siècle, dans un accord conclu en 1167, entre les moines de la Couture et ceux du prieuré de Loroux (pays angevin), au sujet de l’eau de la Sarthe au-dessus et au-dessous des moulins de « la Bunayche », super molendinos Busnachie.
Vingt ans plus tard, en 1185, par le paiement de deux parts des dîmes de l’abbaye de la Couture, Garin Goin et Juliana, son épouse, démontrent que la propriété de la Beunèche existait déjà. En échange de ces parts de dîme, l’abbé de la Couture s’engage à les recevoir s’ils le désirent après avoir pris l’habit religieux, « dans la fraternité de l’abbaye », in fraternitam nostram, et à faire enterrer celui d’entre eux qui viendrait à mourir dans le cimetière des moines.
( source : Cartulaire de la Couture)

XIVè siècle
Au XIVè siècle, le fief de la Beunèche est définitivement constitué. Il relève directement du Comté du Maine et appartient à une famille qui en porte le nom. On retrouve dans un aveu de 1387, Jehanne de la Beunèche épouse Pierre de Saulnier, écuyer. Puis, ce dernier rend un autre aveu en 1392. On y apprend que les terres de la Beunèche semblent être très importantes à l’époque, puisqu’elles s’étendaient des bords de l’Huisne aux environs du Mans jusqu’aux pierres
druidiques « la mère et la fille » entre Saint Jean de la Motte et Oizé.

XVè siècle
Pierre de Saulnier eut une fille mariée au commencement du XVè siècle à Guillaume de Rouillon, écuyer, qualifié de seigneur de la Beunèche et contre lequel une sentence fut prononcée en 1405 (par défaut de paiement des sommes prélevées sur les chaudronniers). Cette même sentence , suspendue pendant la guerre avec les anglais, fut renouvelée en 1451 à Philippe de Jalesnes. Dès lors, ce domaine reste dans cette famille jusqu’en 1661.

Les Jalesnes appartenaient à une famille de chevalerie qui portait depuis le XIè siècle le nom d’un fief et seigneurie du même nom à Vernantes en Anjou.

Implantée au milieu du XVè siècle au Manoir de la Beunèche, les Jalesnes y habitèrent durant deux cents ans.
Le seigneur de la Beunêche était l’un des personnages les plus importants lors de la course des lances à la procession des rameaux de la Ville du Mans.

A Philippe de Jalesnes succède son fils Jean de Jalesnes qui meurt en 1503.

XVIè siècle

Pierre de Jalesnes, fils cadet, hérite alors de son père Jean. Pierre meurt vraisemblablement avant 1569, date de construction du manoir (datation réalisée par dendrochronologie) et laisse la Beunèche à son fils ainé, Claude de Jalesnes qui épouse Renée de Vendômois. Ceux-ci firent sans doute reconstruire le manoir, probablement en bois à l’origine, et le moulin de la Beunèche tels que nous les voyons aujourd’hui.


Quelques mots sur le contexte historique au moment de la construction du manoir :
L’invasion anglaise du début du XVè siècle fut désastreuse pour le Maine, la région étant ravagée par ce conflit et les destructions de bâtiments étant nombreuses. La plupart des manoirs de la Sarthe – comme la Beunèche – furent reconstruits à la suite de la guerre de 100 ans (1337 – 1451).

XVIIè siècle

Leur fils, Michel de Jalesnes, chevalier en 1602, est ensuite seigneur de la Beunèche qu’il transmet à son fils Charles de Jalesnes qui, à son tour, laisse à sa mort, son manoir à l’ainée de ses filles, Eleonore de Jalesnes, mariée le 27 avril 1634 à Louis Maillé de la Tour-Landry. C’est la fin du nom des Jalesnes au manoir de la Beunèche.
Charles de Maillé de la Tour-Landry, leur fils, chevalier, marquis de Jalesnes, hérite de la Beunèche et en rend aveu le 17 février 1661.

Entre 1661 et 1666, la Beunèche passe dans la famille Le Boindre, importante famille du Mans qui a compté plusieurs magistrats, dont deux doyens du Parlement de Paris. Jean Le Boindre, seigneur de la Beunèche, est également seigneur du Gros-Chesnay. A ce Jean Le Boindre succède de 1693 à 1742 « messire Jean-François le Boindre, chevalier, seigneur du Gros Chesnay, Buffe, la Bunesche et de Spay, conseiller du Roi en sa cour du parlement ».
Les Le Boindre se succèderont à la Beunèche jusqu’en 1759.

XVIIIè siècle

Vers 1759, Louis François Daniel de Beauvais, écuyer, est acquéreur du château du Gros-Chesnay et de ses dépendances. Une peinture conservée au château montre que le manoir de la Beunèche est utilisée au XVIIIè siècles comme ferme.

XIXè siècle

En 1826, Louis François Daniel de Beauvais et sa femme Marthe Plumard de Rieux transmettent à leur fille ainée Adelaïde-Victoire-Daniel de Beauvais, épouse Fontaine de Saint-Victor, la terre du Gros-Chesnay, et à leur fils Aimé Joseph Daniel de Vauguion, écuyer, le manoir de la Beunèche. Ce dernier laisse à sa mort La Beunèche à Aimé Charles Daniel de Vauguion, son second fils qui lui-même transmet La Beunèche à son fils Charles Jean Daniel de Vauguion. Né en 1826 et ancien élève de l’école militaire de Saint-Cyr, Charles de Vauguion se fait glorieusement remarquer comme capitaine au 3è tirailleurs algériens, dans les fastes de la guerre du Mexique. Démissionnaire à sa rentrée en France, il reprend du service pendant la guerre de 1870, est promu Général à titre auxiliaire et à la fin de la campagne reçoit la cravate de Commandeur de la Légion d’honneur. En 1866, il avait épousé Charlotte de Préfeln.

XXè siècle

Charlotte de Vauguyon, née Préfeln, donne la Beunèche à Maurice et Simone de Fromont de Bouaille. Thérèse et son mari Albert Favier du Noyer en héritent en 1970 et la transmettent ensuite à l’un de ses enfants.

PUR STYLE RENAISSANCE ITALIENNE

Description du Manoir

Ce manoir de renaissance italienne se compose d’un logis principal avec une tour d’angle au Sud et des tourelles au Nord. Sa façade ornée de deux séries de fenêtres à croisée superposées, surmontées de lucarnes à frontons triangulaires, à baies géminées. Les appuis de ces lucarnes sont décorés d’écussons sculptés représentant le blason des Jalesnes et des Vendômois.

Ce manoir a la particularité de n’avoir subi pratiquement aucune modification architecturale depuis sa construction. La plupart des logis de cette époque ont été transformés en châteaux par leurs propriétaires successifs, chacun ajoutant un élément décoratif ou sacrifiant à la mode ou à la modernité de l’époque. D’autres bâtiments furent transformés en ferme, la conservation du patrimoine architectural devenant tout à fait secondaire. Ainsi, contrairement à de nombreuses demeures, la maison traversera la révolution française sans dommage, alors que bien souvent les sculptures étaient abimées, les menuiseries brûlées… On retrouve à la Beunèche de nombreuses portes datant de l’époque de sa construction.

La Beunèche conserve le plan caractéristique des manoirs gothiques, à la fois forteresse féodale et gentilhommière à l’image de la Renaissance Italienne.

Information

La plupart des manoirs ont été, vers le XVII-XVIII et XIX siècles, transformés en de simples fermes. C'est le cas de la Beunèche. C'est pourquoi il n'existe pas de parc ou de magnifique jardin autour de la maison. Les terres autour du manoir sont restées occupées par des prairies (avec des animaux) ou des cultures.

SINGULARITÉ DU SITE

Détails architecturaux

+ DE 40 ANS DE RESTAURATION

Quelques photos de travaux

Restauration de la Tourelle Nord

Remerciements : Entreprise Leroux

Restauration des façades

Remerciements : Entreprise PAVY (maçonnerie) et plus particulèrement M Bouvet pour la qualité de ses enduits, M Boudou pour les sculptures - M Barbier architecte du Patrimoine, pour son suivi du chantier

Réfection toit de la Tour Ronde

Remerciements : Entreprise Leroux pour la couverture et M Barbier, architecte du Patrimoine, pour son suivi

Restauration des sculptures de la lucarne

Remerciements : M Boudou, sculpteur, et M Barbier, architecte du Patrimoine

Restauration du fronton d'une des lucarnes

Remerciements : Entreprise PAVY pour la maçonnerie, M Boudou pour les sculptures et M Barbier, architecte du Patrimoine pour son suivi

Pose d'épis de faitage en terre cuite

Remerciements : M Menard